Le 1er jour d'avril est sujet aux canulars
Quand j'étais encore en activé au Journal du Jura, je m'étais amusé à proposer des blagues de 1er avril à l'équipe rédactionnelle.
Sujets de poisson d'avril
Un guérisseur très connu de la région était passé début mars dans un hôtel pour prodiguer son secret de guérison sur des patients atteints de toutes sortes de pathologies que la médecine traditionnelle est incapable de soigner.
Affichette pour les kiosques et affiche au format Mondial au centre-ville de Bienne
Ce 1er avril 2009 coïncidait avec la grève des médecins généralistes qui allaient défiler dans les rues pour manifester leur ras-le-bol. Il y avait donc assez d'éléments pour construire un canular. Le guérisseur était supposé se rendre au CC Communication Center pour apposer ses mains et ceci gratuitement. Le numéro de portable aboutissait sur un répondeur avec une douce voix féminine qui souhaitait une bonne santé aux appelants victimes du canular, dont la plupart ont bien rigolé. Certains un peu jaune...
Une année après, l'actualité offrait sur un plateau un nouveau canular. Ce premier jour d'avril 2010 coïncidait avec la mise en vigueur d'une nouvelle loi concernant les sièges enfants obligatoires à l'arrière des autos. Comment la police pourra-t-elle contrôler l'âge et la taille des chérubins? Sifranc le correcteur avait donc imaginé une puce électronique contenant le pedigree du gamin, une sorte de broche que l'on aurait accrochée au vêtement tel un pin's. Imaginons alors les gendarmes munis de télécommandes de contrôle à distance sur les jeunes passagers. Moins dangereux tout de même que de les faire descendre au bord de la route pour les passer sous une toise!
La fausse invention imaginée par Sifranc
P.-S. J'avais reçu une offre d'un ingénieur intéressé à ce projet... Bingo!
Les rotatives victimes du correcteur...
JOURNÉE DE GRÈVE DES GÉNÉRALISTES
Denis Vipret donne un coup de main gratuit
À l'instar de leurs confrères lausannois et genevois qui ont débrayé le mardi 24 mars 2009 pour fustiger la politique de Couchepin, les médecins de la région vont participer aujourd'hui à la grève nationale. Le guérisseur Denis Vipret en profite pour sortir du bois !
Francis Choffat
On se souvient que Denis Vipret, le guérisseur magnétiseur de Léchelles (FR), était passé dans la région seelandaise, le lundi 9 mars, pour accueillir ses patients à la file indienne. À Studen, ils étaient 150 à défiler devant le Fribourgeois qui diagnostique de la main gauche et guérit de la droite. Ce qui ne signifie pas que l'homme n'a pas la main sur le cœur. Ou si vous préférez le cœur sur la main... Afin de tordre le cou à une hypothétique et fâcheuse réputation de charlatan, Denis Vipret veut profiter de la journée du ras-le-bol des praticiens traditionnels pour donner la preuve que son don de magnétiseur n'est pas basé sur le profit. Traqué et accusé par le fisc de ne pas déclarer l'entier de ses revenus, il lui fera la nique aujourd'hui en soignant ses patients gratuitement. Pour que cela se sache, Denis Vipret a choisi de consulter dans le hall du Centre des médias à Bienne. Afin d'éviter des bousculades devant le Centre des médias et les embouteillages aux abords de la gare, les personnes désirant rencontrer le fameux guérisseur devront au préalable appeler le No (biffé après parution), entre 8 h et 12 h et de préciser qu'il s'agit bien de la séance gratuite de mercredi. Il va sans dire que Denis Vipret ne répondra pas personnellement au téléphone. Le succès des guérisseurs est propre à la vie que nous menons, faite de troubles et d'incertitudes. Jamais autant de malades déçus de la médecine conventionnelle se sont tournés vers les croyances que d'aucuns associent à de la sorcellerie. Le livre «Guérisseurs, rebouteux et faiseurs de secrets», de l'ethnologue fribourgeoise Magali Jenny, cartonne. L'auteure a désiré rendre un hommage aux guérisseurs qui l'ont soignée dans son enfance et dont le principal souci est de soulager les souffrances. Magali Jenny est allée à la rencontre de plusieurs d'entre eux à travers la Suisse romande. Vingt mille exemplaires de son livre ont été vendus en moins de trois mois. Quatre éditions successives ! Du jamais-vu en Suisse romande. Il va sans dire que la présence exceptionnelle de Denis Vipret sur la place Robert-Walser 7 aujourd'hui sera à marquer d'une pierre blanche dans les annales... biennoises. /FC
SIÈGES POUR ENFANTS
Il faudra bien éviter la toise des policiers !
À compter d'aujourd'hui, les enfants de moins de 12 ans et ne mesurant pas 1 m 50 devront prendre place dans un siège auto adapté à leur taille. La nouvelle loi est entrée en vigueur et les policiers, munis de toises, feront des contrôles sporadiques au bord des routes de l'Arc jurassien.
Francis Choffat
Beaucoup de préadolescents connaissent le Grand 8 d'Europa Park, en Allemagne. Ils se soumettent docilement au passage obligé de la toise, à l'entrée du Silver Star. Mais au parc d'attraction, un frisson de peur mêlé aux cris de joie est libérateur, avec, en prime, la garantie d'une chute vertigineuse. Là, les consignes de sécurité exigent d'avoir 11 ans et mesurer au moins 1 m 40. Ce sera moins marrant lorsque la voiture familiale devra s'arrêter dans un barrage routier invitant les enfants à descendre pour passer sous la toise. Frustration garantie ! Quelqu'un y a pensé et désire éviter ce cas de figure. C'est un inventeur suisse, informaticien de son état, qui vient de lancer une puce électronique pour les préados. La pastille se loge discrètement dans un vêtement et s'agrippe au textile, tel un pin's. En passant commande dès aujourd'hui du e-Pin's, on donne une chance supplémentaire au concepteur pour l'obtention d'un brevet au 38e Salon international des Inventions. Ce rendez-vous annuel se tiendra à Genève du 21 au 25 avril. L'inventeur regrette que la loi des sièges autos entre en vigueur 20 jours trop tôt. En effet, il misait sur un accueil intéressé d'industriels étrangers. Comment ça marche ? Pour la programmation, il suffit d'introduire la puce dans un boîtier relié au port USB d'un ordinateur, PC ou Mac. Une fenêtre s'ouvre alors à l'écran, il n'y a plus qu'à remplir les coordonnées requises. Au bout de quelques secondes, la puce RFID (Radio Frequency IDentification) se loge dans le pin's. Le nom, la photo en format vignette, la taille et l'âge de l'ado apparaîtront sur le scanner du gendarme grâce à cette méthode qui mémorise et récupère les données à distance. Les polices de l'Arc jurassien en ont reçu plusieurs exemplaires – genre scanner Passabene – avec les instructions idoines. Pour l'instant, la confiance règne quant à l'exactitude des données introduites dans la puce électronique. Les parents, soucieux de la sécurité de leur progéniture, n'ont pas intérêt à tricher... Nous ne doutons pas que le génial inventeur saura asseoir sa notoriété. Le siège de la société en devenir se trouve en Suisse romande. /FC - Poisson d'avril 2010